Dans un article paru dans L’Est Républicain le 25 janvier dernier, l’opposition, au sens large du terme, est montée au créneau concernant le projet de la capitainerie. Selon Alain Rossignol (PS) et Elfried Epin (Liste « Pont-à-Mousson… Demain »), « en vertu de la législation en vigueur, le maire serait dans l’impossibilité, en l’état actuel, de confier à l’architecte fonctionnaire la mission de maîtrise d’œuvre. Car, pour un tel projet, le maire doit se résoudre à procéder à un appel à candidatures afin de choisir une équipe capable et autorisée par la loi à réaliser une telle opération ». Ce qui ne semble pas être le cas.
Prié par le journaliste d’apporter quelques explications, Henry Lemoine a une nouvelle fois fait preuve d’une mauvaise foi hallucinante :
1. Il précise que le « projet, au stade où il en est à ce jour, doit être étudié par les commissions Tourisme et Travaux ».
Rappelons tout de même que lors de la présentation du projet à la presse, il avait annoncé qu’il avait déjà été discuté en commissions : ce qui était totalement faux.
2. Henry Lemoine souligne également qu’il fait entièrement confiance à ses collaborateurs « pour savoir ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire ».
Comme si lui n’était pas responsable des décisions prises par son administration. Cette phrase qui se veut pleine de soutien notamment pour le directeur général des services et le directeur des services techniques veut dire en fait qu’il se lave les mains des éventuelles erreurs commises dans ce dossier. En clair, si tout se passe bien, ce sera grâce à lui et si tout foire, ce sera de l’unique responsabilité du personnel communal. Quel sens de la solidarité !
Comme dit l’adage, « c’est dans l’adversité qu’on reconnaît ses vrais amis ». Le personnel communal appréciera.
3. Il poursuit en estimant qu’il est victime d’un mauvais procès d’intention, regrettant que le dossier « émanant de la mairie soit déformé et donne lieu à des propos haineux, à mon égard et à celui de mes proches, et qu’avant toute action, on nous menace de nous mener au tribunal ».
Ça, c’est ce qu’on appelle une phrase magique.
Il présente le projet à la presse avant de le présenter en commission. Il semble que le dossier soit monté en dépit des lois en vigueur. Et il s’étonne que l’opposition réagisse. C’est le monde à l’envers : il reproche à l’opposition de faire son boulot. Alors que rien de tout cela n’arriverait si lui faisait le sien convenablement.
Il parle de propos haineux à son égard et à celui de ses proches. Or, à ma connaissance, l’opposition dénonce haut et fort les erreurs du maire, sa suffisance et sa mauvaise foi, mais elle n’a jamais attaqué l’homme, ni ses proches. Par contre, ceux qui le connaissent le savent bien : lui excelle en la matière et adore s’attaquer à la vie privée de ceux qui le dérangent. Alors, il a beau s’en plaindre et tenter d’inverser les rôles, personne n’est dupe.
Les membres de l’opposition ne se rabaisseront jamais à son niveau en menant des attaques personnelles ou privées. Par contre, une chose est sûre : ils ne lui feront guère de cadeaux s’il ne respecte pas les lois ou s’il fait des choses qui ne vont pas dans le sens des intérêts des Mussipontaines et des Mussipontains.
Et concernant la menace d’actions judiciaires : rappelons qu’Henry Lemoine n’a besoin de personne pour être convoqué à la barre d’un tribunal. Ses erreurs durant la campagne l’ont mené dans un premier temps devant le Tribunal administratif et l’ont renvoyé devant le Conseil d’Etat. Et s’il risque bien la destitution et un an d’inéligibilité, il ne peut sans prendre qu’à lui-même.
4. Dernier point : selon lui, « l’opposition n’a qu’un seul but : ralentir l’action de la municipalité pour pouvoir affirmer dans cinq ans qu’elle n’a rien fait ». Or, si depuis 10 mois, aucun projet structurant n’a vu le jour (rappelons que la troisième tranche des travaux du boulevard Ney avait été préparée bien avant mars 2008), il est trop facile et totalement erroné de dire que la responsabilité en revient à l’opposition. Pour s’en convaincre, il suffit de se poser les bonnes questions : Qui est maire à Pont-à-Mousson ? Qui a donc le pouvoir de mener des actions ? En répondant à ces simples questions, il est facile de savoir qui, à Pont-à-Mousson, ne respecte pas ses promesses de campagne ? Qui ne respecte pas les lois en vigueur et met le personnel communal en difficulté ? Et, en fin de compte, qui ne respecte pas ses électeurs ?
Si l’opposition fait son boulot et dénonce avec force les insuffisances du maire concernant la qualité de son travail et sa suffisance concernant ses méthodes, si la population se languit de voir les choses enfin bouger, il semblerait également que certains élus de la majorité en aient déjà ras-le-bol de cette situation, ne se cachent guère pour exprimer leur mécontentement et espèrent même secrètement qu’Henry Lemoine soit destitué.
Dans ces conditions, pas étonnant que le journaliste, qui connaît bien la situation en mairie, conclut son article par : « Pour le maire, c’est clair, son troisième mandat n’est pas un long fleuve tranquille ».
Olivier Postal
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