jeudi 15 janvier 2009

Ecouter c’est bien, entendre c’est mieux

Le nombre de diabétiques a considérablement augmenté ces dernières années dans le secteur mussipontain, au point qu’il existe actuellement un réel problème pour la collecte des déchets d'activités de soins à risques infectieux, qu’on appelle dans le jargon médical DASRI : aiguilles des stylos à insuline ou encore aiguilles des stylos dits glucomètre pour les malades en automédication.
Comme la collecte de ces déchets n’est absolument pas pris en compte, certains diabétiques contournent le problème en ne se servant pas des conteneurs spécifiques de couleur jaune et utilisent, pour éliminer les DASRI, de simples bouteilles de lait ou d’eau vides qui, une fois pleines, sont jetées à la poubelle comme des déchets communs. Or, et il ne faut pas avoir fait Sciences PO pour s’en rendre compte, les déchets médicaux sont loin d’être des déchets communs. En effet, les risques pour les personnes et pour l’environnement sont réels et demandent un traitement très particulier.
Alertée du problème, la réponse donnée par la mairie est simple : « Les personnes concernées peuvent prendre contact avec une entreprise privée spécialisée dans la fourniture des cartons ou bidons de récupération et leur élimination »… Bref, qu’ils se débrouillent. Evidemment, le coût (100 à 200 euros par an et par malade), la complexité de ce genre de procédure et la méconnaissance du problème n’incitent guère les malades à changer leurs mauvaises habitudes.
Lorsque vous consultez le site de la Communauté de communes qui a la charge le ramassage des ordures ménagères (notre maire en est le président), vous vous apercevez que l'élimination des DASRI n'est pas prise en compte.
Or, dans le Code général des collectivités territoriales, l’article R. 2224-27 stipule que « le maire porte à la connaissance des administrés les conditions dans lesquelles, il doit être procédé à l'élimination des déchets des ménages qui ne peuvent être éliminés dans les conditions ordinaires sans créer de risques pour les personnes ou l'environnement. »Ce qui est évidemment le cas des DASRI.
Pour l’instant, les bouteilles de lait et d’eau se remplissent d’aiguilles et continuent à envahir nos poubelles, à mettre en danger la population ou à polluer gravement notre environnement.
Alors, c’est bien beau de participer à des campagnes de sensibilisation sur le diabète (voir le dernier bulletin municipal, page 5), mais quel est l’intérêt si, en aval, on ne se donne pas les moyens d’apporter une aide concrète à tous ceux qui sont confrontés à la maladie et à la lourdeur des soins.
Il serait tant que cela change et que les malades soient enfin entendus : il y a urgence.
Daniel Masson

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