jeudi 1 octobre 2009

Le jeu des huit erreurs

Intervention complète et détaillée d’Elfried Epin, conseillère municipale d’opposition de la liste « Pont-à-Mousson… demain » lors de la réunion du 29 septembre au moment de la présentation de la délibération concernant la demande de subvention au Conseil général dans le cadre de la construction de la capitainerie.
« Mesdames, messieurs, Si vous voulez bien me permettre une comparaison un peu osée, je dirais que le projet de la capitainerie ressemble comme deux gouttes d’eau au jeu que l’on retrouve généralement en période estivale dans les hebdomadaires féminins et quotidiennement dans le journal local sous la rubrique «Temps libre» : je veux parler du jeu des 8 erreurs. En effet, si on reprend l’historique de ce dossier, le compte y est :
Première erreur : une annonce prématurée dans le journal local le 6 janvier 2009 : le maire de l’époque présente le projet sans avoir au préalable consulter les différentes commissions susceptibles d’émettre un ou des avis. (Une démarche on ne peut plus cavalière).
Deuxième erreur : confier à un architecte diplômé mais non inscrit à l’ordre des architectes la réalisation de ce projet. (Cette fois, ce n’est plus cavalier, c’est tout simplement illégal).
Troisième erreur : lancer, malgré les avertissements de l’opposition, un appel d’offre qui ne respectait pas les règles du code des marchés. (Chapeau bas).
Quatrième erreur: forcément, dans ces conditions, le projet dont le premier coup de pioche avait été annoncé haut et fort pour fin avril 2009, n’a évidemment pas eu lieu. (Pour respecter les délais, la moindre des choses est de commencer par respecter les procédures dictées par les lois françaises)
Cinquième erreur : ne pas tenir compte des remarques de l’opposition concernant le montant de l’estimation budgétaire de l’avant-projet qui est totalement sous-estimé.
Sixième erreur : avoir choisi un nouveau maître d’œuvre sans avoir consulté les différentes commissions tout en maintenant une estimation à 320.000 euros (sans les fondations). Estimation totalement irréaliste : vous finirez, comme cela a été dit lors de la réunion de la commission des travaux, à plus de 500.000 euros.
Septième erreur : ne pas renoncer à la réalisation d’un restaurant au sein de la capitainerie. Ce genre de chose devrait, notamment dans l’optique d’une municipalité gouvernée par la droite, être laissé à l’initiative privée.
Huitième erreur : (nous arrivons à une erreur aux conséquences graves pour les finances de la collectivité) en ne tenant pas compte dans l’estimation de base des fondations spéciales, de l’accès pour les personnes à mobilité réduite (obligatoire), de la terrasse, des capteurs solaires, ni de la réalisation des voies d’accès etc… l’estimation de base apparaît des plus fantaisistes. Estimation de base ne veut en aucun cas dire basique. Il faut que les Mussipontains connaissent le prix réel de ce projet. Vous, vous le minimisez et ensuite, à coup d’avenants en tous genres, vous tenterez de faire passer tranquillement les dépenses résultant d’une mauvaise approche du problème, par manque de concertation, de réflexion et d’échange avec les associations, les commerçants et les commissions municipales. Cette pilule, nous ne l’avalerons pas sans réagir.
Ce jeu des huit erreurs, nous l’avons malheureusement résolu sans problème. Je dis bien malheureusement parce que ces dernières auraient facilement pu être évitées. Malheureusement aussi parce que toutes ces bourdes vont coûter très cher aux Mussipontains alors qu’en cette période de crise, ils n’avaient vraiment pas besoin de cela.
Monsieur le maire, vous avez hérité d’un dossier extrêmement mal géré par votre prédécesseur. Comme à son habitude, il a usé de ses armes favorites:
- en faisant des effets d’annonce qui ne correspondent à rien de concret ;
- en trompant les Mussipontains en avançant des chiffres trop incomplets qui, par conséquent, ne reflètent aucunement la réalité
- en s’entêtant, malgré toutes nos remarques, à aller dans une voie dont l’issue se fera au détriment des intérêts des contribuables.
Les Mussipontains attendent de votre part plus de responsabilité, de rigueur et d’honnêteté. J’espère de tout cœur que vous arriverez à vous défaire de ces méthodes de travail passées, où la suffisance et la méconnaissance des dossiers régnaient en maîtres, pour donner enfin un nouvel élan à Pont-à-Mousson.
Je vous remercie. »
Elfried Epin

1 commentaire:

  1. Les mussipontains ne peuvent que remercier Mme Elfried EPIN pour son travail sérieux et ses remarques constructives en espérant que celles-ci n'auront pas été faites en vain.
    Par ailleurs nous souhaitons, tout comme elle-même, à M. CHOQUENET nouveau Maire de Pont à Mousson, beaucoup de courage et de force de caractère pour se démarquer des pratiques de son prédécesseur.

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