(proverbe italien)
L’élection d’Henry Lemoine a été annulée par le Conseil d’Etat. On le pressentait depuis quelques semaines tant la décision avait vraiment du mal à tomber. Démis de ses fonctions de maire et de président de la Communauté des communes, il est également inéligible durant un an. C’est lourd certes, mais les archives du Conseil d’Etat regorgent de jugements similaires. En effet, la jurisprudence dans ce type d’affaires ne plaidait guère en sa faveur. Et, au vu des commentaires des magistrats, il ressort très nettement qu’au-delà de la grossièreté de son erreur, c’est avant tout sa mauvaise foi qui l’a fait chuter. De part sa longue expérience en politique, il ne pouvait ignorer qu’il était en dehors des clous. En le niant ouvertement et en minimisant les faits, il n’a fait qu’aggraver son cas auprès des juges qui n’aiment guère qu’on les prenne pour des imbéciles (attitude dont il est plus que familier).
Que peut-on dire devant une telle décision ? Bizarrement, malgré que nous ne cessions depuis plus d’an de dénoncer les dérives en tous genres d’un responsable politique qui n’avait de responsable que le nom, nous accueillons cette décision plutôt froidement. Ce n’est une victoire pour personne. En effet, au-delà de la claque qu’a pris sa réputation auprès du grand public, l’image de notre Ville a été salie et, ça, nous ne pouvons pas nous en réjouir. Bien au contraire.
Que peut-on attendre d’une telle décision ? Que les choses changent peut-être… que la gestion de la Ville soit plus saine, qu’elle soit plus au service de la collectivité et moins à celui de la carrière politique d’une poignée d’élus, que la suffisance laisse enfin la place au respect des règles et des engagements pris, la place au respect des membres du conseil municipal et du personnel de la Ville et, par conséquent, la place au respect des Mussipontaines et des Mussipontains.
On aurait pu attendre également qu’Henry Lemoine réagisse dignement, qu’il émette des regrets (des excuses, c’était certainement bien trop lui demander) auprès de la population pour avoir mis la Ville dans une situation des plus inconfortables. Qu’il fasse pour une fois passer sa carrière politique derrière les intérêts de la Ville. Et bien, si on ne sait pas pour le moment comment la Ville et la Com’Com vont se réorganiser, on sait déjà une chose : la décision du Conseil d’Etat n’aura servi aucunement de leçon à Henry Lemoine. Ses réactions dans la presse locale furent tout simplement hallucinantes : sans émettre le moindre remord, il a joué la victime, a mis ouvertement en doute l’impartialité des juges en insistant sur le fait que d’autres seraient passés à travers du filet (qui ??? où ???)… Et il a tout simplement annoncé, à mots à peine voilés, que dès que sa peine sera purgée, il s’arrangera pour que soient organisées des élections anticipées afin qu’il puisse tenter de récupérer son siège. Il a tenu ces propos avant même de réunir les membres de sa liste pour les informer qu’il était « condamné », avant même de leur demander leur avis ou leur accord sur une éventuelle démission collective début juin 2010. Si ça, ce n’est pas prendre ses colistiers pour des béni-oui-oui, il faudra m’expliquer ce que c’est.
Olivier Postal
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