(Intervention de Paul Giroux, lors du conseil municipal du 15 décembre 2009)
Monsieur le Maire,
J’aimerais intervenir pour exposer à l'assemblée une de mes récentes découvertes.
Elle concerne la loi en vigueur concernant la possibilité donnée aux élus de diriger ou de faire partie du conseil d’administration d’une association.
En préambule, et pour que tout soit bien clair, mon intervention n’a pas pour but de discréditer telle ou telle association. Je sais le rôle primordial de ces structures dans la vie d’une cité. De plus, mon intervention n’a pas non plus pour but de mettre en doute l’honnêteté de quelqu’un.
Néanmoins, depuis 2008, certaines choses me choquent dans l’organisation municipale.
Je m’explique et pour cela, je vais m’appuyer sur un exemple, celui qui pour moi est le plus marquant mais qui, il faut bien le dire, n’est malheureusement pas un cas isolé :
Je suppose que vous l’avez toutes et tous remarqué, à chaque fois qu'une délibération concernant SNI est étudiée au conseil, un nombre considérable d'élus, et notamment d'adjoints, se voient dans l'obligation de ne pas participer au vote.
Entre nous, c'est bien la moindre des choses puisque, pour la plupart, ils sont membres du conseil d'administration de cette association... association qui, il me semble, est l’une de celles qui perçoit le plus de subventions municipales à Pont-à-Mousson.
Ceci étant dit, Monsieur le Maire, je tiens à vous informer que cette situation va à l'encontre des lois de la République.
En effet, l'article 432-12 du code pénal est clair :
«Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.»
La loi appelle cela, au mieux de la gestion de fait, au pire de la prise illégale d'intérêt.
D’une manière générale, dans le cas d'un élu municipal, pour que le délit soit constitué deux conditions doivent être remplies :
– PREMIER POINT : l’élu doit avoir au moment de l’acte, la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement de l’affaire dans laquelle il a pris intérêt.
(La surveillance comprend des attributions telles que les missions de préparation, de proposition, de présentation de rapports ou d’avis en vue de la prise de décisions par d’autres personnes : or, quand on est adjoint d’une délégation en phase avec l’activité de l’association qu’on préside, on apparaît directement dans toutes les étapes précitées).
– DEUXIEME POINT : l’élu concerné doit avoir pris, obtenu ou conservé un intérêt dans l’opération considérée.
(La notion d’intérêt est vaste : il peut être constitué par la perception directe ou indirecte de bénéfices, ou d’avantages pécuniaires ou matériels. Mais l’intérêt peut aussi être d’ordre politique, moral ou affectif : dans le cas en question, il n’y a aucun doute sur ces trois derniers points).
Contrairement aux idées reçues ou aux contre-vérités émises jusqu’à aujourd’hui, même si le caractère non lucratif des activités d'une association et/ou l'absence d'intérêt financier personnel d'un élu au sein de cette association rendent difficile la caractérisation du délit de prise illégale d'intérêts, cela ne protège pas nécessairement les élus de ce risque, ni les collectivités du risque d'annulation de leurs décisions, en particulier dans le cas où les objectifs poursuivis par l'association ne se confondent pas totalement avec les intérêts de la majorité des habitants de la commune. Fort heureusement, les activités de solidarité mises en place par SNI ne concernent pas une majorité de Mussipontains mais uniquement ou principalement les plus fragiles.
Pour éviter ce genre de débordement, et pour éviter l’illégalité des délibérations auxquelles un conseiller est intéressé, les juristes conseillent aux élus possédant un intérêt à l’affaire :
· de sortir de la salle au moment du vote de la délibération, afin de ne pas influencer les autres conseillers, (CE QUI N’EST JAMAIS FAIT ICI)
· de ne pas prendre une part active aux réunions préparatoires à la délibération (DANS LE CAS DE SNI, ET VU L’ORGANISATION MUNICIPALE, CELA ME PARAIT DIFFICILE)
· de ne pas être rapporteur du projet qui va donner lieu à la délibération. (CE QUI N’EST PAS LE CAS ICI)
· de s’abstenir systématiquement de prendre part aux délibérations ayant une incidence sur l’affaire intéressant les élus.
Mesdames et Messieurs, chers collègues : vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes très loin d’être dans les clous de la loi. En effet, les adjoints qui président et donc préparent la plupart des délibérations concernant SNI sont les président et vice-président de la structure. Ce qui, à la lecture de la loi précitée, est, je vous le rappelle, une faute pénalement répréhensible.
Pour information, et pour finir mes propos, je tiens à signaler que cette situation est parfaitement intolérable par nombre d'élus, qu'ils soient issus de l'opposition mais également, pour certains, de la majorité.
En ce qui nous concerne, en nous basant strictement sur les jurisprudences actuelles, sachez Monsieur le Maire que nous nous réservons le droit d'en informer les instances supérieures et bien évidemment le préfet à qui, nous pourrions demander tout simplement l'annulation de toutes les délibérations concernant cette association depuis mars 2008.
Monsieur le Maire, je sais que dans le cas d'espèce, vous avez hérité d'une organisation mise en place par votre prédécesseur.
Néanmoins, vous avez depuis près de six mois la responsabilité des affaires municipales: vous êtes donc maintenant le garant du respect de la législation française dans la cité.
Par conséquent, j'aimerais savoir, maintenant que vous êtes au courant de l’illégalité dans laquelle se trouvent un certain nombre de membres de votre équipe municipale, quelles dispositions vous comptez prendre pour recadrer les choses et redonner à ce conseil les moyens de travailler enfin dans un cadre légal.
Je tiens à votre disposition et à la presse les textes en vigueur à ce sujet.
Paul Giroux
MARCHE PAS? LES COMMENTAIRES!
RépondreSupprimerBravo pour cette intervention fort à propos !
RépondreSupprimeril serait souhaitable et sain que des "simples citoyens" mussipontains déposent plainte contre X avec constitution de partie civile pour prise illégale d'interêt auprés de Monsieur le Doyen des juges d'instruction.
que le préfet soit rapidement informé et exige la restitution de toutes les subventions induement attribuées en 2008 et 2009.
que les personnes en question ne fassent plus partie du conseil municipal ( démission ou suspension )
PITOYABLE EXPRESSION …
RépondreSupprimer… dont le seul but est d’entacher la réputation d’une association qui œuvre pour les plus faibles des mussipontains et de se venger d’élus, en premier lieu, associatifs, que leur militantisme a conduit à s’engager dans la vie de leur Commune.
Un peu de clarté et de sérieux dans les chiffres :
- 30 000 € pour les actions en faveur de la jeunesse : subvention inchangée depuis 2007. Elle était auparavant et depuis 1997 d’un montant uniforme de 26 700 €. Et l’inflation dans tout ça ???
- 3 000 € pour la convention « surendettement » qui nous lie à la Ville de 2004 à 2006 puis de 2007 à 2009. Une éducatrice spécialisée travaille 20 heures par semaine sur ces seules problématiques. A vos calculettes pour obtenir le taux horaire de financement municipal du poste.
- 5 250 € de subvention de fonctionnement en 2009, le même montant qu’en 2008. Cette subvention était de 4 500 € depuis 2005, est passée à 5 000 € en 2007. Au regard d’un budget annuel de plus de 1 250 000 €, c’en serait presque ridicule…
- A titre expérimental pour mener des permanences sur les quartiers, SNI a reçu 9 000 € complémentaires en 2008 pour sa politique jeunesse. Malgré l’intérêt de l’action conduite, cette subvention n’a pas été renouvelée… On ne peut pas dire que SNI profite véritablement de la situation actuelle…
Et c’est tout en termes de subventions !
Le Conseil Municipal a été amené à prendre chaque année des délibérations injustement intitulées subventions d’équilibre pour rembourser SNI de frais avancés par l’association pour le compte de la Ville : il s’est agi en fait de rembourser l’association des salaires ou indemnités versés par ses soins aux jeunes inscrits en chantiers jeunes ou chantiers éducatifs. Pas le moindre centime de ces montants (plus de 14 000 € en 2009) ne participe au financement du fonctionnement de SNI ! Les sommes sont décaissées au cours de l’été pour être remboursées en fin d’année… SNI est moins onéreuse qu’une banque !!!
Le comble de l’histoire est le retrait de la délibération au dernier conseil municipal : les 2 500 € soumis au vote étaient destinés à rembourser l’association pour la seule prestation du conteur africain lors de la Semaine de la Solidarité Internationale … le coût pour SNI de l’organisation de cette semaine se montant à plus de 5 000 €… De plus la délibération avait été préparée par le service animation/culture (donc pas une délégation sous l’égide du Président ou du Vice-Président de SNI si je ne m’abuse…), son retrait ne se justifiait donc absolument pas en vertu des arguments que votre blog avance !
Je ne fais pas de politique, j’ai juste l’honneur de diriger la plus grosse association de Pont-à-Mousson administrées par des bénévoles militants particulièrement investis et animée par 16 salariés permanents résolument engagés.
Notre rayonnement suscite des jalousies permanentes… j’en serais presque fière si l’on ne cherchait pas sans cesse à nous déstabiliser et à nous discréditer !
Dominique FETET-Directrice de SNI
Subventions plus subventions exceptionelles plus subventions, plus publicité!!!!!
RépondreSupprimerD'autres associations aussi interessantes et animées aussi par des bénévoles n'ont pas la chance d'etre aussi bien ecoutées par l'equipe municipale en place a Pont a Mousson.
deus poids ,deux mesures.
pour certaines c'est des aides pecunières, et pour les autres ce n'est que des promesses vites oublées.
SNI n'est pas la seule association méritante dans notre ville et beaucoup d'autres n'ont pas la meme publicité..
Un bénévole en colèreoeuvrant a Pont a Mousson depuis plus de vingt ans....
Comment donc (et au bénéfice de qui) faire de la publicité lorsque l'on s'exprime sous couvert de l'anonymat ?
RépondreSupprimerC'est hallucinant... Comment a-t-on pu laisser faire ça... C'est purement scnadaleux...
RépondreSupprimeron vote pour des gens pour qui on a confiance et une fois élus, ils ne pensent qu'à leurs propres intérêts... quelle honte!!!!
RépondreSupprimerMartin Hirsch , HAUT COMMISSAIRE AUX SOLIDARITES ACTIVES,a souhaité la création d’un “HAUT CONSEIL A LA VIE ASSOCIATIVE” afin d’organiser et de “réguler” notamment l’accès des organismes caritatifs aux moyens publics.
RépondreSupprimernous rappelons aussi:
Décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 relatif à la publication par voie électronique des subventions versées aux associations de droit français et aux fondations reconnues d'utilité publique
Les communes de 3.500 habitants et plus, les départements et les régions doivent annexer à leurs documents budgétaires mis à la disposition du public:
RépondreSupprimerla liste des subventions en espèces ou en nature;
le bilan certifié conforme du dernier exercice des associations qui ont reçu une subvention supérieure à 75.000 € ou dont la subvention représente plus de 50% de leur budget,
quel que soit son montant.
Les chambres régionales des comptes peuvent vérifier les comptes des associations auxquelles les collectivités territoriales, leurs établissements publics ou les établissements publics nationaux dont le contrôle leur a été délégué ont versé une subvention supérieure à 1.500 €.