mardi 17 mars 2009

Nouveau tour de passe-passe

Lors du débat d’orientation budgétaire (DOB), dans son introduction, le maire nous a expliqué que Pont-à-Mousson, comme l’ensemble du pays, traversait un moment difficile et que son projet du budget pour l’année à venir répondait parfaitement à l’appel du gouvernement qui, à de nombreuses reprises, a demandé aux collectivités locales de soutenir son plan de relance en axant leur budget sur deux axes principaux : mettre en place des aides à la personne (exceptionnelles) adaptées à la nouvelle donne économique et sociale pour permettre à leurs administrés de traverser la crise le moins mal possible et lancer des actions favorisant l’investissement, public ou privé, afin de soutenir les entreprises locales et donc l’emploi.
De nombreuses collectivités locales ont évidemment pris la mesure du bourbier dans lequel elles étaient plongées et du rôle important qu’elles devaient jouer pour maintenir un maximum d’emplois sur leur territoire et pour soutenir leurs concitoyens dans leur vie de tous les jours. Et comme à chaque fois que nous traversons une période difficile, des initiatives originales et ambitieuses ont été présentées lors des nombreux DOB qui ont jalonné le calendrier des instances publiques en ce mois de mars : aides à la personne renforcée (petits revenus, familles nombreuses, personnes âgées, chômeurs, étudiants, etc.), primes exceptionnelles pour le chauffage ou le transport pour amortir les baisses de pouvoir d’achat, lancement de vastes plans (compléments aux aides étatiques ou régionales existantes) permettant aux propriétaires de rénover leur logement, de mieux les isoler… et dont la conséquence directe est le maintien de l’activité économique dans leur commune.
Donc, après son introduction qui ne laisse aucun doute sur sa connaissance de l’ampleur des dégâts, on pouvait s’attendre à ce que le maire nous présente un projet de budget qui sorte des sentiers battus et qu’il prenne à bras le corps les « nouveaux » problèmes quotidiens de la population et des entreprises mussipontaines.
Et bien non, les Mussipontains ne pourront compter que sur eux pour traverser sans encombre 2009 et certainement 2010 … la mairie est aux abonnés absents : aucune aide particulière n’a été annoncée. Tout est fait comme d’habitude, comme au cours des dernières années… de croissance. Rien de plus pour les familles, rien pour ne serait-ce que doper même symboliquement le pouvoir d’achat des habitants. Rien pour favoriser l’investissement privé…
Et il en est de même pour les entreprises du secteur qui emploient pourtant de nombreux Mussipontains: elles pourront répondre aux appels d’offres des communes voisines mais peuvent se brosser pour trouver du travail à Pont-à-Mousson : seuls 250.000 euros sont prévus pour les travaux de voirie (pour info, la troisième tranche des travaux du boulevard Ney, du bout du boulevard jusqu’au rond-point de la gendarmerie a coûté à elle seule plus de 400.000 euros), aucun travaux ne sont prévus pour le Centre des sports alors que de nombreuses associations se plaignent de la vétusté des installations, seuls 140.000 euros sont prévus pour les treize écoles de la commune…
Normalement, à situation extraordinaire, on met en place des mesures extraordinaires… Et bien, pas à Pont-à-Mousson. Le maire dit que son budget soutient le plan de relance car il accepte des garanties d’emprunt pour que des structures parapubliques puissent créer quelques logements par ci par là ou en rénover quelques entrées d’immeubles … Il le faisait avant la crise… Alors où sont les changements attendus par les Mussipontains ????
En communiquant comme il le fait, il leurre une nouvelle fois la population en tentant de lui faire croire des choses qui n’existent pas sur le terrain. C’est bien beau de jouer au Gérard Majax local en faisant des tours de passe-passe, en vendant de l’illusion, mais ce n’est pas avec du vent, en cette période de crise unique dans l’histoire, qu’il va venir en aide aux Mussipontains.
Que lui ne le comprenne pas ou ne le souhaite pas, ce n’est guère étonnant car il est loin de tout cela. Mais que son équipe (enfin certains membres de celle-ci) valide une telle politique en vivant eux-mêmes ces difficultés au quotidien ou en ayant le nez dessus, ça c’est bien plus étonnant.
Olivier Postal

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