Tribune libre d’Elfried EPIN, conseillère municipale d’opposition « Pont à Mousson demain », en réponse à l’article intitulé Immobilier : l’inquiétude des pros paru dans L’Est Républicain le 7 mars.
Cet article avait pour but de faire un éclaircissement de la nouvelle loi de fiscale dite Scellier et, dans ce cadre, du classement de la ville de Pont-à-Mousson en zone C.
Voici ce que l’on peut lire à propos de l’habitat à Pont-à-Mousson selon l’étude commanditée par la ville dans le cadre de l’élaboration du futur Plan local d’urbanisme, concernant les logements vacants :
«La vacance a globalement progressé de près de 40% sur l’ensemble de la Communauté de Communes depuis 1982. Le nombre de logements vacants, en 1999, était de 736 sur le territoire étudié (soit 7,2 % du nombre total d’habitations).
Entre 1990 et 1999 la vacance des logements a augmenté dans la plupart des communes.
La Ville de Pont à Mousson, avec une part de logements inoccupés représentant 8,3% de l’ensemble du parc d’habitations, a vu son taux de vacance fortement progresser ( + 23 % entre 1990 et 1999: 414 en 1990, 510 en 1999. Ainsi, les résultats de l’étude est clairs : la ville de Pont-à-Mousson concentre près de 70% des logements vacants de l’ensemble de la Communauté des communes.
La résorption de la vacance est donc faible : une politique active pour remettre sur le marché les logements inoccupés doit être absolument entreprise. L’importance du parc vacant recensé démontre d’une manière statistique ce que chaque Mussipontain voit chaque jour en se promenant en ville : le bâti ancien, notamment en centre-ville, est quelque peu malmené. Pourtant, la ville jouit d’un patrimoine architectural remarquable qui, malheureusement, est trop souvent abandonné ou très mal mis en valeur. Et ce qui était vrai en 1999 l’est encore en 2009 : d’une part, le nombre de pancartes «A louer» est très important et, d’autre part, le nombre de bâtiments à l’abandon ne cesse de croître (sans parler des logements qui ne répondent à aucune norme sanitaire ou de sécurité).
Devant ce constat malheureux, et dans certains cas alarmant, il est largement temps de bouger. L’équipe municipale, et Monsieur le Maire en tête, devrait tenir compte des conclusions peu flatteuses de ce rapport pour enfin mener ou favoriser des travaux de réhabilitation du bâti ancien au centre-ville. La loi Scellier, aussi bonne soit-elle, n’est qu’une incitation supplémentaire pour les propriétaires mais, si on veut qu’elle soit réellement efficace, elle doit absolument être soutenue par une politique municipale adaptée aux réalités et aux enjeux pour notre cité. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.
Le maire, au lieu de se démener pour créer des nouveaux lotissements aux quatre coins de la ville, sauvegardant ainsi quelques intérêts particuliers (promoteurs, agents immobiliers et notaires en tête), devrait changer rapidement son fusil d’épaule et doter enfin la ville d’une réelle politique d’urbanisme capable de répondre à la problématique actuelle et de préparer l’avenir (hormis le problème esthétique et les dangers encourus par certains de nos concitoyens, si on n’agit pas rapidement, dans quelques années, de nombreux bâtiments du centre-ville seront bons pour la destruction).
Il est vrai qu’il existe une demande pour la construction neuve, très souvent une population de primo accédants à la propriété qui, dans le cadre de la loi Scellier, se moque que la ville soit classée en zone A ou B et C , car ils ne sont pas concernée par cette loi qui ne leur apporte aucun avantage.
Ainsi, et pour conclure, avant d’appeler à la concrétisation de nouveaux projets, il serait tout de même plus raisonnable de s’intéresser au bâti existant et de faire ce qu’il faut pour que les programmes de nouvelles constructions comme celui de la place de Trey, laissé à l’abandon en plein milieu des travaux, puissent enfin aboutir plutôt que de créer de nouvelles verrues en centre-ville.
Des rumeurs laissent entendre que ces maisons individuelles seraient vouées à la destruction. Tout le monde le sait : « Faire et défaire, c’est toujours brasser des affaires ».
Mais dans l’intérêt de qui ??? En tous cas, pas de celui des Mussipontains.
Elfried Epin