jeudi 21 janvier 2010

Démission collective

Ce jeudi 21 janvier 2010, les trois élus municipaux de la liste « Pont-à-Mousson… Demain » ont présenté au maire, Jacques Choquenet, leur démission du conseil municipal de Pont-à-Mousson. Cette décision, mûrement réfléchie, a été prise en concertation avec l’ensemble des membres de la liste. 28 d’entre eux ont souhaité ouvertement soutenir cette démarche et ont d’ores et déjà annoncé officiellement leur volonté de ne siéger en aucun cas au sein de l’assemblée municipale. Ces démissions sont à effet immédiat.
Cette décision est grave mais elle est proportionnée aux irrégularités qui entachent le fonctionnement du conseil municipal depuis mars 2008. En effet, au sein de ce dernier, gestion de fait et prise illégale d’intérêts sont devenues un mode de fonctionnement (se conférer à ma déclaration du 15 décembre dernier).
Nous dénonçons depuis longtemps que certains élus prennent des largesses avec les lois. Bien qu’Henry Lemoine ait été personnellement rattrapé par la justice et ait été condamné, l’organisation municipale qu’il avait mise en place perdure. Le 15 décembre dernier, j’ai dénoncé une nouvelle fois ce mode de fonctionnement et, textes de lois à l’appui, j’ai demandé instamment que les choses retrouvent le cadre légal qu’elles n’auraient jamais dû quitter. Le nouveau maire a pris acte, a demandé au directeur général des services de se pencher sur le problème mais ne s’est pas encore exprimé à ce sujet. Par contre, certains ont été jusqu’à mentir au Préfet pour justifier leur situation.
Encouragé par le président de la Cour régionale des comptes qui s’est montré extrêmement attentif en apprenant les faits, j’ai alerté en début d’année le procureur de la République de Nancy. Sans présager à l’avance des suites judiciaires qu’il entend donner à cette affaire, il nous apparaît moralement impossible de poursuivre notre travail au sein d’un conseil municipal aussi enclin à ne pas respecter les lois de la République. Rester serait cautionner des méthodes qui vont totalement à l’encontre de nos principes et de l’idée que nous nous faisons de l’action publique. Selon nous, être élu c’est servir la population avec force, sincérité et honnêteté, et non se servir de son statut pour proposer, surveiller et administrer des actions dans lesquelles nous aurions un quelconque intérêt.
Ce qui se passe à Pont-à-Mousson, est un grave manquement à la déontologie. C’est un manque de respect envers les habitants qui attendent de leurs élus qu’ils fassent passer l’intérêt général avant leurs intérêts personnels.
C’est également un manque de respect envers les associations mussipontaines qui œuvrent avec force et pugnacité pour animer la ville ou pour offrir un service à la population, mais qui ne voient pas forcément leurs demandes de subventions suivis pas à pas par les élus. Il est à noter que ce dangereux mélange des genres a également pour conséquence de faire prendre des risques inconsidérés à l’association gérée par les élus concernés : une association qui emploie des personnes dont un certain nombre rencontrent de réelles difficultés. C’est irresponsable.
Dans ces conditions, comment voulez-vous que la population ne s’éloigne pas de la chose politique ? Que croyez-vous que les Mussipontains pensent de leurs élus alors qu’ils ne cessent depuis près de deux ans de les voir apparaître dans la rubrique « Faits divers » de leurs quotidiens régionaux ?
Cette démission collective n’est en rien un renoncement, notamment de voir rapidement la Ville reprendre des couleurs dans un climat d’apaisement et dans un cadre légal où tout serait mis en œuvre pour que l’intérêt général prenne enfin le pas sur les intérêts particuliers de quelques uns.
Dans ce cadre, je lance un appel :
- à tous les élus mussipontains, quelque soit leur couleur politique, de la majorité comme de l’opposition : je leur demande d’arrêter instamment d’accepter l’inacceptable et de cautionner des faits dont la morale est plus que discutable. Je leur demande également, pour le bien de notre ville, de prendre toutes les décisions qu’ils jugeront nécessaires pour que cessent de tels agissements.
- à tous nos élus supra-municipaux (conseiller général, conseillers régionaux et bien évidemment parlementaires ) et responsables de partis : je leur demande de peser de tout leur poids, chacun à leur niveau, pour redonner à Pont-à-Mousson la crédibilité qu’elle n’aurait jamais dû perdre et faire en sorte qu’une certaine moralité reprenne ses droits au sein du conseil municipal.
- aux habitants de Pont-à-Mousson : je leur demande de garder espoir. Ce n’est pas parce que certains élus ont une conduite déplorable qu’il ne faut croire en l’avenir. Je leur demande également d’être extrêmement vigilants lors des prochaines échéances électorales, quelles qu’elles soient, et de donner leurs voix à des élus qui respecteront les lois. C’est tout de même le minimum qu’ils sont en droit d’espérer.
Paul Giroux : chef de file du groupe "Pont-à-Mousson...Demain"