mercredi 8 octobre 2008

Heureusement que le ridicule ne tue pas

Saison touristique : « Une année satisfaisante », selon Henry Lemoine
Dans les Tablettes Lorraines de fin septembre, Henry Lemoine dresse un premier bilan de la saison touristique à Pont-à-Mousson. Chiffres à la clef, il se dit tout satisfait des résultats. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en se contentant de si peu, il montre une nouvelle fois son manque d’ambition pour la ville. Explications.
Premier extrait : « La saison touristique a été satisfaisante puisque nous avons accueilli près de 500 bateaux (487 exactement) au port. Nous avons constaté qu’il y a eu moins de passage cette année en raison certainement du prix du carburant. Les visiteurs sont davantage restés sur place. Une bonne chose pour notre commerce de centre-ville»… Analyse : Si on considère que la saison touristique débute le 15 juin et s’achève le 15 septembre, donc dure environ 100 jours, cela donne 4,87 bateaux/jour.. Vu ce que coûte le port aux contribuables mussipontains, il n’y a vraiment pas de quoi faire le malin.
Deuxième extrait concernant l’aire d’accueil des camping-cars. «Nous avons comptabilisé plus de 1.772 nuitées en camping-cars. D’ici la fin de l’année, nous aurons tout simplement doublé la fréquentation». Analyse : sur la même base que le point 1, cela donne 17,72 nuitées par jour… Quelle prouesse ! En Meuse, les petites structures touristiques rurales font beaucoup mieux.
Troisième extrait : «Sur le plan culturel, le Musée a enregistré près de 3.000 visites, c’est un peu moins que l’année précédente mais Henry Lemoine explique cela par le fait que l’an dernier, une grande exposition ait été installée et a attiré beaucoup de visiteurs. » Deux remarques : sur la même base que le point 1, cela donne 30 visites par jour mais si, comme Henry Lemoine le précise, on se base sur une fréquentation annuelle, on tombe à moins de 10 visiteurs par jour… Le déficit de cette structure doit être abyssale et ce sont encore les Mussipontains qui paient. Question : pourquoi aucune animation particulière n’a été mise en place cette année pour doper le nombre d’entrées? N’est-ce pas le rôle du maire et de l’adjoint à la Culture d’anticiper et de tout mettre en œuvre pour développer les richesses de la commune, pour en faire des points forts de l’économie locale et non des boulets??? On appelle également cela savoir gérer correctement sa commune.
Quatrième extrait concernant la plage du Grand Bleu. «Toujours très fréquentée par près de 7.000 personnes de juin à août, cette plage connaît un vif succès et ce, depuis sa création en 2003. » Pour Henry Lemoine, le Grand Bleu attire les touristes : il faudrait qu’il y aille un peu plus souvent. De cette manière, il comprendrait qu’il attire avant tout les Mussipontains qui ne peuvent partir en vacances et très peu de touristes. Enfin, quoi qu’il en soit, 7.000 personnes en trois mois, cela fait 70 personnes par jour. Un très vif succès pour le maire. Cela laisse songeur…
Cinquième extrait : «Les Estivales ont également participé au rayonnement de la ville. Cette année, nous avions opté pour une programmation très éclectique. Nous avons au total accueilli près de 15.000 personnes sur 8 spectacles avec, entre autres, la venue d’Alain Chamfort et de Julie Zenatti». 15.000 visiteurs en 8 spectacles, cela fait une moyenne de 1.875 spectateurs par soirée. Chiffre forcément estimé la louche, et donc surestimé. Quand on sait qu’il s’agit de spectacles gratuits (enfin, tout de même payer par le contribuable mussipontain), c’est moins que ce que font la plupart des salles lorraines, même petites, pour des spectacles payants. Chapeau bas… Bravo l’artiste !
Franchement, étaler sa satisfaction dans les colonnes d’un journal économique, alors que les résultats touristiques de la ville sont médiocres et insignifiants à l’échelle régionale, y’a de quoi rigoler. D’ailleurs, ceux qui ont lu l’article ne s’en privent pas, notamment les élus lorrains et les acteurs économiques qui, eux, savent ce qu’est une année touristique satisfaisante.
La prochaine fois, il serait plus adroit de parler d’ « Une année en demi-teinte » ou, si le but est de faire de la com., c’est-à-dire paraître positif vis-à-vis d’une situation qui ne prête pas à fanfaronner, d’« une année de transition ». Cela évitera au maire de se ridiculiser et d’entraîner avec lui la ville dans les méandres de sa suffisance devenue malheureusement si ordinaire.
Olivier Postal

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